[ambre] Marelle de Corwin

Auteur: laurent lippa (laurentlippa@hotmail.fr)
Date: Mon Apr 16 2007 - 15:47:19 CEST


Du Complete Amber Sourcebook, la traduction de la notice Marelle de Corwin

Marelle de Corwin :

La nouvelle Marelle créée par Corwin lors de son périple vers les Cours du
Chaos, juste avant de s’engager dans la bataille finale de la Guerre de la
Chute de la Marelle. La Marelle de Corwin a été jugée responsable d’un
contrepoids dans l’équilibre changeant entre les Puissances de la Marelle et
du Logrus. C’est peut être un facteur déterminant dans l’intensification du
conflit entre les deux Puissances et dans leur choix d’avoir recours à des
agents humains artificiellement synthétisés chargés d’accomplir des projets
d’importance stratégique. La nouvelle Marelle a montré sa capacité à agir
selon sa propre volonté en manifestant son pouvoir par la création d’un
agent issu de sa mémoire, une version holographique ou fantasmagorique de
Corwin, afin qu’il interagisse avec d’autres êtres.

Amenant avec lui le Joyau du Jugement dans des Ombres proches du grand champ
de bataille où étaient rassemblées les forces armées des Cours du Chaos,
Corwin était dans l’incertitude quant au succès ou à l’échec de l’opération
de réparation de la Marelle originelle entreprise par son père. Voyant la
tempête dantesque du Chaos approcher, il avait le sentiment qu’il était de
son devoir de tracer une nouvelle Marelle dans le but de repousser cette
vague apocalyptique de destruction. Dans ses Chroniques, Corwin décrivit
d’une manière très précise ce qu’il réalisait en inscrivant cette nouvelle
Marelle dans la glèbe.

« Je posais fermement le pied gauche devant le droit, le droit devant le
gauche. De la main gauche, je tenais la chaîne du Joyau, et je la portais
haut afin de pouvoir en regarder fixement les profondeurs, y voir et y
sentir la naissance de la nouvelle Marelle que je décrivais à chaque pas.
J’avais planté mon bâton en terre pour marquer le point de départ de la
Marelle. A gauche…
Le vent chantait autour de moi et le tonnerre était tout proche. Je ne me
heurtais pas à la résistance physique que j’avais rencontrée sur l’ancienne
Marelle. Il n’y avait même aucune résistance. Au contraire, et c’était pire
de bien des manières, une lenteur particulière guidait tous mes mouvements,
en faisait un rite. Il me semblait dépenser plus d’énergie pour préparer
chaque pas, le percevoir, l’exécuter et ordonner à mon corps de le faire,
que pour accomplir le geste matériel en lui-même. Pourtant cette lenteur
solennelle paraissait être requise, m’être imposée par quelque agent inconnu
qui déterminait l’exquise précision et le tempo adagio de tout ce que je
faisais. Bien…
[…] Ayant complètement achevé le circuit, je constatai que tout ce que
j’avais tracé de la nouvelle Marelle luisait maintenant en bleu pâle dans la
roche. Pourtant il n’y avait pas d’étincelles, pas de picotements dans les
pieds, pas de courants électriques à faire dresser les cheveux. Seulement la
pesante et constante Loi de la Délibération, m’obligeant à la réflexion la
plus intime…À gauche…
[…] Le temps avait perdu toute signification. L’espace se réduisait au
dessin que je traçais. La force me venait maintenant de la Pierre sans
aucune intervention de ma part, en tant qu’élément essentiel du processus
dans lequel je m’enfermais. J’imagine qu’en un certain sens je n’existais
plus. J’étais devenu un point mouvant, programmé par le Joyau, exécutant une
fonction qui m’absorbait si bien que je ne disposais plus de la moindre once
d’attention à reporter sur moi-même. Pourtant, à un certain niveau, je me
rendais compte que je faisais également partie du processus. Car je savais
que si quelqu’un d’autre avait réalisé cet acte démiurgique, il en serait
sorti une Marelle différente. » (Les Cours du Chaos 123-130)

De la même façon que la Marelle Primordiale contenait l’empreinte de la
psyché de Dworkin, la Marelle de Corwin était uniquement définie par les
images remémorées et rassemblées durant son inscription dans la roche. La
majeure partie du tracé le plus extérieur, par exemple, diffusera des
visions du Paris de l’Ombre Terre datées de 1905, lorsqu’un néophyte
entamera la traversée de cette Marelle. Plusieurs pas plus loin le long de
la ligne sinueuse, un panorama composé de souvenirs de la vie de Corwin sur
cette Ombre affleureront à la conscience. En s’approchant du centre, les
nombreuses luttes entreprises par Corwin pour regagner sa mémoire et battre
ses ennemis feront partie des tableaux opérant un mouvement circulaire. La
Marelle de Corwin fait partie intégrante du Prince à la Rose d’Argent tout
comme Corwin fait partie intégrante de ce signe compliqué.

Plus tard, quand il était avec ses semblables lors de la dernière bataille
avec les Cours, Corwin réfléchissait à ce que la création de sa nouvelle
Marelle signifierait si la Marelle originelle continuait d’exister. Il en
discuta avec ses frères et sœurs, et même s’ils n’arrivèrent pas à une
conclusion définitive, leurs spéculations étaient fascinantes. A la fin de
ses Chroniques, Corwin songeait au nouvel univers créé par sa Marelle, et il
espérait voyager parmi ses royaumes un jour prochain.
Lorsque Corwin disparut et que son frère Random commença son règne dans la
Véritable Cité, certains membres de la Famille Régnante devinrent curieux de
la nouvelle voie ouverte par la Marelle de Corwin. Fiona et Bleys voyagèrent
en Ombre jusqu’à elle, l’examinèrent, et tentèrent de poser le pied sur
elle. La nouvelle Marelle émit une décharge électrique, les empêchant de la
traverser. Bien que Fiona exprima ses inquiétudes auprès du Roi Random à son
sujet, le guidant jusqu’au site de cette Marelle, il refusa toute tentative
d’initiation.

Fiona semblait devenue obsédée par l’idée de sonder les secrets de la
Marelle de Corwin. A un moment, elle fit venir avec elle le fils de Corwin,
Merlin, jusqu’à la nouvelle Marelle (Le Sang d’Ambre 191-195). Se tenant
près de l’Arbre qui avait poussé à partir du bâton planté dans le sol par
Corwin, ils pouvaient voir qu’un brouillard épais et persistant environnait
les lieux, rendant impossible toute observation depuis le haut. Fiona était
parvenue à faire se refléter une bonne partie du dessin sur un miroir
préalablement enchanté. Merlin utilisa ce miroir et fit part de sa vision :

« Mon regard perçait désormais le brouillard et portait au-delà de l’arbre,
me révélant la majeure partie d’une étrange Marelle dont les méandres
lumineux serpentaient sur le sol, en direction de l’intérieur et du centre
final. Restait encore toute une partie dissimulée par une tour de blancheur
inamovible dans laquelle de minuscules lumières semblables à des étoiles
paraissaient se consumer. » (Le Sang d’Ambre 192)

Pressant Merlin d’essayer de parcourir le Labyrinthe, Fiona se montra déçue
de voir le pied de Merlin s’arrêter avant de toucher la ligne, comme si une
force lui interdisait toute progression. Merlin jetait un regard cynique sur
les peurs théâtralisées de sa tante Fiona qui avançait l’idée selon laquelle
la nouvelle Marelle mettait à mal l’intégrité de l’univers. Il ne lui révéla
pas qu’il avait délibérément et sans aucune contrainte stoppé le mouvement
de sa jambe. A la différence de Fiona, il ne voyait pas ce nouveau schéma
comme un grave danger.

Des années plus tard, Fiona renouvela ses efforts pour impliquer Merlin dans
ses recherches sur la Marelle de son père. Elle le contacta par Atout
pendant qu’il était en compagnie de son frère par alliance Mandor. Après les
avoir transportés jusqu’ à l’endroit où elle se trouvait, Fiona leur indiqua
un phénomène rare : une immense tornade en forme de trombe qui croissait en
dimension. Elle attribua son existence au déséquilibre provoqué par la
Marelle de Corwin dans l’équilibre des Puissances. Malgré tout, Mandor fit
appel à ses compétences personnelles en matière de magie, et il fit la
preuve que derrière cela se cachait une intelligence provenant de la zone
chaotique de l’univers.

En dépit du fait que Mandor était en désaccord avec la théorie de Fiona
selon laquelle la nouvelle Marelle était la cause efficiente d’un tel
phénomène de destruction d’Ombre, ils prirent la décision d’enquêter
ensemble plus avant et de collaborer afin de parvenir à de plus amples
découvertes. Cependant, Merlin, lui, préféra les laisser chercher des
réponses de leur côté aux conséquences de l’existence de la Marelle de
Corwin. Il ne put en apprendre davantage sur le fruit de leurs
investigations que beaucoup plus tard. Sa source d’information était en fait
un vieil ami habitant les Cours. Gryll, le démon servant de son oncle Suhuy,
  lui révéla une de leurs conclusions:

« _La Marelle de ton père est elle aussi une œuvre d’ordre. Elle a contribué
à faire basculer en faveur d’Ambre l’équilibre multimillénaire.
_ Comment se fait-il que tu sois au courant de ça, Gryll, alors qu’en Ambre
personne ne paraît le savoir ou n’a jugé bon de m’en parler ?
_ Ton frère, le prince Mandor, et la princesse Fiona s’en sont doutés et ont
cherché des preuves. Ils ont fait part de leurs découvertes à ton oncle,
Sire Suhuy. Il a effectué plusieurs voyages en Ombre et en est revenu
convaincu qu’ils avaient raison. Il s’apprêtait à en informer le roi quand
celui-ci est tombé malade. Je sais tout cela parce que c’est Suhuy qui m’a
envoyé te chercher et qu’il m’a chargé de te le dire. » (Prince du Chaos 19)

La Marelle de Corwin avait des propriétés que Merlin était capable de
définir dans ses journaux. Parce qu’elle avait besoin de se protéger contre
les Puissances du Logrus et de la Marelle d’Ambre, elle généra un spectre
pour la préserver de certaines de leurs offensives. Le Spectre-Marelle
Corwin fut aussi un négociateur lorsqu’il parvint à recruter d’autres
personnes à sa cause ce qui augmenta d’autant sa capacité de protection. Ce
Spectre guida Merlin et l’aida quand le besoin se fit sentir. Ce fut cet
agent qui conduisit Merlin vers l’Inter-Ombre appelé également Pays sous les
Ombres, évitant ainsi sa capture par les deux Puissances.

Dotée d’une perception extrasensorielle comparable aux deux autres
Puissances, la Marelle de Corwin possédait la faculté de lire les images qui
se trouvaient dans l’esprit de Merlin et de les matérialiser dans la
réalité. Elle actualisa l’image de la Chevy 57 rouge à partir des images
mentales de Merlin. Merlin, avec les Spectres de Luke et de Corwin, utilisa
cette voiture pour les transporter à travers Ombre jusqu’à la nouvelle
Marelle. Pendant un temps, la Chevy et la Marelle furent réunies dans leur
fonction de station de repos et de sanctuaire pour Merlin et ses amis.
Merlin et le Spectre Luke traversèrent la Marelle en compagnie du Spectre de
Corwin, et le Spectre que l’on appelle Luke pour le différencier du vrai
Rinaldo en chair et en os devint en conséquence à la fois un protégé et un
protecteur pour la Marelle.

Tandis que le Spectre Corwin avait une relation symbiotique spéciale avec la
Marelle, ce qui leur permettait de communiquer entre eux, la Marelle lui
donna l’autorisation et les moyens de partir loin du site de la Marelle.
Elle donna la permission à d’autres individus d’être ses gardiens. En fin de
compte, Merlin plaça un certain nombre de ses connaissances sous la
protection de cette Marelle, alors qu’il s’apprêtait à régner à l’un des
pôles de l’existence. Ceux qui furent laissés près de la Marelle de Corwin
se nommaient Jurt, Corail, Nayda et Dalt.

Avant de quitter la Marelle accompagné par le Spectre de Corwin, Merlin
s’était battu avec détermination contre les forces créées par le Logrus pour
détruire la Marelle de Corwin. En ayant recours à ses talents et à ses
pouvoirs psychiques, Merlin fut capable de contrer les secousses sismiques
visant à craqueler profondément le terrain sur lequel reposait la Marelle de
Corwin. Une fois ce problème résolu, Merlin retourna dans les Cours pour
traiter avec les Puissances de sujets qui le concernaient plus directement.

Quand Fiona avait exprimé son inquiétude sur le déséquilibre causé par la
nouvelle Marelle, elle avait aussi fait part à Merlin de son souhait de
découvrir les arcanes de cette forme fondamentale et primordiale, arcanes
qui seraient dévoilés si elle parvenait à expérimenter une traversée par
l’intermédiaire de Merlin. Les univers que Corwin en personne espérait
visiter un jour n’avaient pas encore été explorés. Peut-être qu’un jour
grâce aux amis de Merlin nous en apprendrons davantage au sujet de ces
mondes auparavant inconnus, de ces contrées intrinsèques à cette formation
intriquée.

[Note du Traducteur : « Délibération » a pour présente acception « examen
conscient et réfléchi avant de décider s’il faut accomplir ou non un acte
conçu comme possible » in Le nouveau Petit Robert de la langue française]

DR

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